Alors que le « projet de loi pour un nouveau pacte ferroviaire » est présenté en Conseil des ministres aujourd’hui, le journal Le Monde publie une tribune : « Réserver le ferroviaire aux seules grandes villes ne ferait que créer de nouveaux territoires abandonnés de la République » (texte en libre accès ici). C’est peu dire que la défense des lignes de proximité fait consensus : en à peine deux jours, le texte a déjà réuni la signature d’une trentaine de collectifs de voyageurs dans toute la France, de trois des grandes centrales syndicales représentatives de cheminots (CFDT, CGT, Sud Rail), et d’élus de tous mandats et de tous bords politiques, de droite à gauche en passant par la majorité.
Alors que le gouvernement a annoncé ne pas vouloir décider la fermeture de 9000 kilomètres de lignes « depuis Paris », la tribune dénonce le risque d’un abandon caché. En transmettant la patate chaude aux régions sans leur transmettre les moyens financiers, on se retrouverait avec de nouveaux territoires abandonnés de la République. En clair, ça sera le train pour les régions les plus riches, et le tout-routier pour les autres, avec les conséquences que l’on connaît en termes de pollution, d’accidents et de congestion.
Un renouveau du ferroviaire est possible
Deux solutions existent pour l’avenir des lignes de proximité. La disparition est la solution la plus simple car elle évite de réfléchir. C’est en substance la teneur du message véhiculé par le rapport Spinetta. L’autre nécessite un peu plus d’intelligence pour la mettre en œuvre : miser, un peu, sur la maîtrise des coûts et, surtout, sur l’augmentation du trafic sur les lignes dont le potentiel est très loin d’être capté car le service offert n’est pas assez attractif. C’est pourquoi les signataires de la tribune demandent à l’État de jouer son rôle d’aménagement du territoire, en menant une politique plus volontariste en faveur du train. Celle-ci pourrait s’appuyer sur :
– le financement de la rénovation des lignes de proximité, en développant l’offre et les services, notamment la complémentarité avec le vélo, pour faire revenir de nombreux voyageurs.
– un renouveau des trains classiques de jour et de nuit, avec des liaisons transversales, régionales et internationales permettant de valoriser les lignes de proximité pour les liaisons longues distances.
– la mise en place d’une véritable fiscalité écologique pour remettre les camions sur les rails et financer la transition écologique dans les transports.
Au 16 mars, la liste des signataires est la suivante:
- Collectifs de défense des lignes de proximité et collectifs d’usagers (45) : Alternatiba Paris, Amis du rail azuréen, Association d’usagers de la ligne Perpignan-Cerbère-Portbou, Association de Défense de la Ligne Epinal – Saint-Dié, Association Gex Rail, Association des usagers du transport auto-train, Association Le tr’Ain, Association de promotion de la ligne Morlaix-Roscoff, Association pour le Développement de la Ligne Epinal St Dié (ADELE-S), Association ENvironnement Reignié-Esery, Association de promotion de la ligne Nantes-La Rochelle-Bordeaux, Association des élus pour la défense de la ligne des Cévennes, Association SOS TER de la Bresse, Association des usagers des TER dans le Gard et les départements limitrophes, Association des usagers des transports – Aisne Nord, Association des voyageurs du TER Metz-Luxembourg, Association pour la défense de la gare d’Assier, et pour la promotion du rail, Association initiatives dionysiennes, Association TER Brest-Quimper, Collectif ASURAIL, Collectif citoyen de défense de la gare de Villefort, BPR (Bruche Piémont Rail), Collectif de défense et de modernisation de la ligne ferroviaire Alès-Bessèges, Collectif de coordination pour la défense de la ligne SNCF Agen-Périgueux-Paris, Collectif de défense des axes sud Normandie, Collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes, Collectif des usagers des transports du Haut-Allier, Collectif des usagers des transports ferroviaires du sud du Massif central, Collectif des usagers des transports publics en Sud-Ardèche, Collectif non LGV Poitiers-Limoges Oui au POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse), Collectif Oui au train de nuit, Collectif pour la réouverture de la rive droite du Rhône aux trains de voyageurs, Collectif Sauvons la Roya, Collectif Train Lozérien, Collectif Tuck (Toulouse), Comité de défense et de développement du rail du Bassin montluçonnais et du Val de Cher, Comité de sauvegarde et de développement des lignes ferroviaires du Tréport – Mers, Comité franco-italien pour la défense et le développement de la ligne Nice-Tende-Cuneo-Ventimiglia, Convergence Nationale Rail, Périgord Rail Plus, Rallumons l’étoile (Toulouse), TG2V (Train Gérardmer Vologne Vosges), Tarsly-Fnaut promotion rail, Roya expansion nature, Tous ensemble pour les gares, Usagers du TER Metz-Luxembourg,
- Syndicats de cheminots : CFDT Cheminots, CGT des cheminots – secteur Alpes, CGT – Vosges, Fédération des syndicats Sud rail
- Parlementaires et responsables nationaux (16) : Marie Noelle Battistel, députée de l’Isère, Esther Benbassa, sénatrice de Paris, Vanik Berberian, président de l’Association des maires ruraux de France, Christophe Bouillon, député de Seine Maritime, Guy Bricout, député du Nord, Jeanine Dubié, députée des Hautes-Pyrénées, Joël Giraud, député des Hautes-Alpes, Guillaume Gontard, sénateur de l’Isère, Olivier Jacquin, sénateur de Meurthe et Moselle, Joël Labbé, sénateur du Morbihan, Pierre Morel À-L’Huissier, député de la Lozère, Patricia Morhet-Richaud, sénatrice des Hautes-Alpes, Frédérique Puissat, sénatrice de l’Isère, Martial Saddier, député de Haute-Savoie, Bénédicte Taurine, députée de l’Ariège, Nelly Tocqueville, sénatrice de la Seine Maritime, Hubert Wulfranc, député de Seine Maritime.
- Conseillers régionaux, départementaux et maires (26) : Julien Bayou, conseiller régional d’Île-de-France, Georges Desmoulières, maire de Genolhac (48), Jérôme Fauconnier, président de la Communauté de communes du Trièves (38), Christophe Ferrari, Président de Grenoble Alpes Métropole, Fabienne Grébert, conseillère régionale Auvergne-Rhône-Alpes, Jean Charles Kohlhaas, conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes, Nicolas langlois, maire de Dieppe (76), Alain Laugier, maire de St Pierre Avez (05), Pierre Leroy, maire de Puy St André (05), Guillaume Lissy, conseiller départemental de l’Isère, Guy Malaval, maire de Langogne (48), Patrick Malavieille, conseiller départemental du Gard, Patrick Marengo, maire de Royan (17), Yann Mongaburu, président du syndicat mixte des transports en commun de l’agglomération grenobloise (38), Corinne Morel-Darleux, conseillère régionale Auvergne-Rhône-Alpes, Marie-Laure Mugnier, conseillère départementale de Haute-Loire, Nathalie Perrin-Gilbert, maire du 1er arrondissement de Lyon (69), Eric Piolle, maire de Grenoble (38), René Praden, maire de Concoules (30), Jean-Pierre Rambaud, ancien maire de Die, Pernelle Richardot, conseillère régionale Grand Est, Valéri Rossi, maire de Puy Saniere (05), Marie-Thérèse Roubaud, maire de Langeac (43), Pierre Serne, conseiller régional d’Ile de France, Jean-Michel Suau, conseiller départemental du Gard, Benjamin Trocmé, conseiller départemental de l’Isère, Anne Truphème, conseillère départementale des Hautes Alpes, Commune de Saint-Etienne-de-Boulogne (07)
- Conseillers municipaux et communautaires (y compris adjoints et vice-présidents) (18) : Marie Pascale Abel-Coindoz, conseillère municipale d’Aubenasson (26), Martine Assandri, conseillère communautaire Embrunnais (05),
Jacques Bellot, conseiller municipal de Baratier (05), Corinne Bernard, Pierre Mériaux, conseillers municipaux de la ville de Grenoble (38), Thomas Beth, Laurence Deslandes, conseiller et conseillère municipaux de Chateauroux les Alpes (05), Francine Daerden, adjointe au maire de Briançon (05), Michelle Lennon, conseillère municipale de Crest (26), Laetitia Fagiolino, Silvia Grosso, Alice Prud’homme, Rémi Roux, Alain Sanchez, Jean Pierre Rippert, conseillers et conseillères municipaux de l’Argentière-la-Bessée (05), Jean Claude Magne, Marc Reynaud, conseillers municipaux Les Vigeneaux (05), Alix du Mesnil, adjointe au maire de Luc en Diois (26), Veronique Pons, conseillère communautaire Embrunnais (05), Muriel Riou, adjointe au maire de Champ sur Drac (38), Carole Robert, conseil communautaire Pays des Ecrins (05) - Autres personnalités politiques : David Cormand, secrétaire national d’EELV, Benoit Hamon, fondateur du mouvement Génération.s, Michel Pouzol, coordination nationale de Génération.s, Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe d’EELV