La fermeture du croisement en gare de Lus-la-Croix-Haute prévue dès le 10 mars sera lourde de conséquences pour les voyageurs. Alors qu’en parallèle les conditions de circulation viennent encore de se dégrader sur la ligne Grenoble-Gap, le Collectif s’est invité ce jeudi à Chambéry pour se faire entendre de SNCF Réseau.
Ce jeudi 1er mars dans la matinée, une trentaine de membres du Collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes s’est invité dans les locaux de SNCF Réseau, à Chambéry. Ils en ont profité pour interroger la direction chargée de la circulation qui n’a pas peur d’affirmer qu’elle travaille sur « l’amélioration de la performance » de la ligne Grenoble-Gap. Les conséquences de la fermeture partielle du croisement en gare de Lus-la-Croix-Haute, qui prendra effet dès le 10 mars prochain, ressemblent pourtant peu à des « améliorations » :
– Fermeture du hall de la gare aux voyageurs entre la mi-mars et la mi-décembre, sauf de 16h10 à 21h10 jusqu’à nouvel ordre. Les voyageurs qui s’obstinent à prendre le train à 1000 mètres d’altitude les matins de mars par exemple apprécieront. Il aura fallu l’intervention des syndicats en février pour que les travaux qui permettront l’accès au hall à toute époque soient envisagés. Nul ne sait quand ils auront lieu pour l’instant.
– Multiplication et l’allongement des retards sur l’ensemble de la ligne (voire au-delà), pendant la même période. La direction affirme que ces retards se produisent « très occasionnellement ». C’est sûrement qu’elle ne fait pas partie des voyageurs quotidiens de la ligne, qui ont évité 7h30 de retards cumulés l’an passé pendant cette période grâce au croisement de Lus.
– Sécurité des circulations mise en cause : en l’absence de l’agent de Lus pour remettre le courant en cas de disjonction, le système de sécurité est à son niveau minimal. Dans les mêmes conditions en 1985, un accident avait causé la mort de 35 personnes. Heureusement, le problème « fait actuellement l’objet d’une étude ». En outre, les conducteurs devront faire leur départ tout seuls, sans personne sur le quai pour vérifier que tout le monde est à bord.
Ralentissements non justifiés
Pendant ce temps là, en l’absence de travaux importants depuis 2015, la ligne continue de se dégrader. Et SNCF Réseau semble pressée d’accélérer le problème : les ralentissements se multiplient alors qu’il ne sont pas toujours techniquement justifiés. Entre Grenoble et Veynes, 7 kilomètres de limitation de vitesse étaient déjà en place en l’absence de dégradation effective de la voie (soit plus du tiers des ralentissements existants). Depuis la semaine dernière, une nouvelle limitation à 60 km/h sur une longueur de 18 kilomètres vient d’être installée. Les services de la voie confirment que ce ralentissement est « conservatoire » pour une bonne part. Le Gouvernement vient d’abandonner les petites lignes aux Régions qui ne veulent pas payer, et pour couronner le tout, SNCF Réseau persiste à tirer sur l’ambulance. Au jeu de la patate chaude, les trois acteurs s’avèrent très « performants ».
Pour en savoir plus :
Les textes lus lors de l’action
Photos récentes des trains remplis
Un article sur cette action sur le site Place Gre’net