Jusqu’à présent, l’État a joué la montre pour mieux laisser pourrir la voie. Ça suffit ! Le Collectif de l’étoile de Veynes organise un rassemblement de gilets multicolores et d’écharpes bleu-blanc-rouge sur le rond-point du Fau, à Monestier-de-Clermont (Isère) ce samedi 2 mars à 14h30.
Le Collectif de l’étoile de Veynes appelle les élus des territoires traversés, tous bords politiques confondus, les cheminots, les usagères et usagers de la ligne ferroviaire et toutes les organisations et les personnes attachées au train à montrer au Gouvernement qu’il demeure seul à envisager d’abandonner l’axe Grenoble-Veynes-Gap. Les élus sont invités à venir avec leur écharpe tricolore* ; toutes les autres personnes avec des gilets jaunes et de toutes les couleurs. Au programme :
14h30 : rassemblement au niveau du rond-point du Fau
15h : prises de parole des élus et des autres participantes
Engagement de l’État pas respecté
C’est en mars que la décision du Gouvernement de financer ou pas les travaux sur la ligne devrait être prise par le Gouvernement. En janvier, la ministre des Transports a en effet missionné le préfet François Philizot pour définir dans toute la France « une stratégie pour les lignes ferroviaires de desserte fine des territoires ». Dans sa lettre de mission, la ministre précise : « Je souhaite que la phase d’identification, en lien avec les régions, des situations considérées comme prioritaires puisse avoir lieu d’ici mars 2019 ». Concrètement, le préfet s’appuiera sur les études de fréquentation existantes et de l’opinion manifestée par les Régions et les collectivités concernées pour décider si la ligne mérite d’être rénovée, ou abandonnée par le Gouvernement. Mais force est de constater que face à l’urgence de la situation, l’État joue la montre au lieu de lancer les études préalables aux travaux. Un courrier que le président de Grenoble-Alpes-Metropole a adressé mi-février au préfet de région PACA résume bien la situation : « l’État s’était engagé à réaliser le cahier des charges (des études), en lien avec les partenaires concernés, d’ici à la fin du mois d’octobre 2018. Je me dois aujourd’hui de vous faire part de mon incompréhension quant au fait qu’un tel engagement ne soit pas respecté ».
Tout le monde prêt à payer tout de suite
Un tel retard est d’autant plus injustifié que tous les partenaires institutionnels, de bords politiques pourtant différents, sont prêts à financer les travaux. Et face à l’urgence, prêts à le faire très vite. Grenoble-Alpes-Metropole a déjà voté 2 millions d’euros, mobilisables dès le « contrat de plan État-Région » (CPER) 2015-2020. Dans sa lettre de février, la Metro a d’ailleurs fait part de sa « disponibilité » pour augmenter cette participation. De même, la région AuRa a solennellement voté en décembre dernier un vœu dans lequel elle affirme son « intention de participer au financement de la régénération (de la ligne) dans le cadre du CPER actuel ». Le Département de l’Isère a fait de même en septembre dernier. Même les collectivités les plus modestes sont prêtes à mettre la main à la poche pour manifester clairement leur volonté de mettre les trains au cœur de leur politique de développement des territoires. Il en va ainsi de la Communauté de communes du Trièves (Isère) et de plusieurs communes, comme celles de Lus-la-Croix-Haute (Drôme), Lalley ou encore Gresse-en-Vercors (Isère). Côté PACA, où l’urgence est pourtant moindre, la Région et le Département des Hautes-Alpes ont depuis 2015 acté les premiers financements des études préalables aux travaux. La ministre des transports assure qu’elle bâtira sa politique de « desserte fine du territoire » en partenariat avec les collectivités locales. Elle doit en tirer les conséquences. Maintenant.