Avec 6 trains sur 7 et l’immense majorité des cheminots disponibles, nous considérons que la suppression totale des trains hors des jours de grève constitue une décision intentionnelle de la direction SNCF. Ripostons !
Depuis mardi 3 avril, plus aucun train ne circule sur la ligne Grenoble-Gap, alors que la grève a pris fin dès le mercredi. Vendredi 6 avril, la direction TER à Lyon a indiqué au collectif que « une partie du personnel est indisponible en raison d’un préavis de grève de Sud. Par ailleurs, la grève des derniers jours a été très suivie y compris dans les ateliers de maintenance, donc on n’a pas pu remettre toutes les rames en service ». Pour autant, la direction ne dément pas que 6 des 7 trains nécessaires au fonctionnement de la ligne étaient garés et opérationnels ce même vendredi, ni que l’immense majorité des personnels roulants étaient eux aussi à leur poste, mais avec instruction de rester à quai. Le collectif considère donc que la suppression totale des trains jusqu’à nouvel ordre constitue bel et bien une décision intentionnelle de la direction.
Fermeture pour 3 mois
Plusieurs cheminots, y compris à l’étage de l’encadrement, ont indiqué qu’une décision de suppression totale des trains avait été prise pendant toute la durée de la grève, donc jusqu’à la fin du mois de juin. La direction dément, prétendant vouloir remettre les trains en route « dès que ce sera possible ». Or la semaine du 3 avril, trois jours de fermeture de la ligne ont suivi deux journées de grève seulement. Dans la mesure où la grève aura lieu avec la même périodicité pendant les mois à venir, donc à conditions égales, la direction aura beau jeu de continuer de mettre la suppression des trains sur le dos des grévistes, sans jamais prendre ses responsabilités.
Politique du fait accompli
Nous ne sommes pas dupes de cette politique du fait accompli et nous ne l’acceptons pas. Depuis plusieurs années, le démantèlement de la ligne est opéré sans aucune concertation ni même aucune information : suppression de certains trains au profit de cars, suppressions de point de croisement, fermetures de guichets ou de hall de gare, rallongement des temps de parcours et grignotage progressif des correspondances. Aujourd’hui, la fermeture pure et simple de la ligne est effective depuis une semaine : la SNCF rejette toute responsabilité et la Région Auvergne-Rhône-Alpes, autorité organisatrice, est totalement silencieuse.
Organisons la riposte !
Pendant ce temps, les contribuables paient deux fois le service : une fois pour des trains qui restent à quai ; une deuxième fois pour des cars qui dysfonctionnent. Les autorités responsables de notre ligne sont donc prêtes à la payer deux fois pour mieux la faire sombrer. Un fait qui en dit long sur leurs mauvaises intentions. La situation n’a jamais été aussi grave ; les ripostes doivent être à la hauteur. Le Collectif appelle donc à la mobilisation générale et invite :
– les cheminots à nous communiquer les informations sur le matériel disponible et les personnels en poste ;
– les élus et collectivités à prendre la mesure de la gravité de la situation et à questionner officiellement la SNCF et la Région sur les motifs réels de la suppression des trains ;
– les voyageurs à rapporter les dysfonctionnements des cars de substitution ;
– toutes et tous à relayer cette information (tractage, affichage, bouche à oreille, réunions locales, etc.) et à participer à l’organisation des prochaines actions, notamment en rejoignant ou en créant des groupes locaux dans chaque gare de la ligne.